Biosimilaires : confiance des patients et enjeux économiques pour les professionnels de santé
L’utilisation des médicaments biosimilaires progresse doucement en France, même si leur adoption reste en dessous des objectifs fixés. Une récente étude de l’Observatoire national des médicaments biosimilaires révèle que 83 % des patients sous biothérapie se disent prêts à accepter un traitement biosimilaire, ce qui montre un réel renforcement de la confiance envers ces alternatives. Pourtant, près de la moitié des patients estiment ne pas avoir reçu suffisamment d’informations de la part de leurs médecins à ce sujet. Cela souligne l’importance du rôle des professionnels de santé, en particulier les pharmaciens, pour accompagner et bien informer les patients sur ces traitements.
Même si la confiance envers les biosimilaires est là, leur taux de pénétration en France reste encore bas, à 33,8 % en 2024, loin des 80 % visés par la stratégie nationale de santé. Certaines molécules, comme le filgrastim, affichent des taux de substitution très élevés (94,5 %), mais pour la majorité des biosimilaires, comme l’insuline glargine ou l’énoxaparine, les chiffres restent bien en deçà. Pour remédier à cette situation, l’association GEMME plaide pour une accélération de la substitution, en mettant en place des mesures qui pourraient générer des économies substantielles pour la collectivité.
L’adoption des biosimilaires est un enjeu majeur pour notre système de santé. Au-delà de la confiance des patients et du soutien des professionnels, les opportunités économiques sont à prendre en compte. Jusqu’à 200 millions d’euros supplémentaires pourraient être économisés si la substitution était plus rapide et généralisée. D’autres pays montrent que pour faire accepter les biosimilaires, il est nécessaire de combiner une pratique clinique bien établie avec des politiques de sensibilisation efficaces, tout en confirmant l’équivalence thérapeutique entre biosimilaires et médicaments de référence.